Rendez-vous avec passereaux, rapace et oiseaux d'eau
C'est par une belle journée que c'est déroulée cette sortie avec Alain et Edouard, deux guides de la Ligue pour la Protection des Oiseaux Grande Dracénie, à l'occasion de la Fête de l'Automne le 25 septembre 2016 à Sillans.Un rendez-vous avec passereaux, rapace et oiseaux d'eau, au cours d'une balade depuis l'oliveraie communale jusqu'aux rives de la Bresque, juste après sa chute.
LA SITTELLE TORCHEPOT : UNE HABILE MACONNE
D'emblée, c'est la bergeronnette grise, à la silhouette élancée et longue queue qu'elle agite en permanence, qui nous accueille, à moitié dissimulée dans les hautes herbes. "Elle cherche sa nourriture au sol. Il ne faut pas la confondre avec la bergeronnette printanière, ou celle des ruisseaux".
Un chardonneret élégant passe près de nous comme un éclair. "On le reconnait aisément à sa large barre alaire jaune, bien visible dans le soleil".
Puis c'est un vol de pigeons bisets domestiques, qui vont se poser sur le toit du château.
Une mésange bleue fait une courte halte sur le mur du cimetière, tandis que nos guides repèrent le cri du rougequeue noir, puis celui, très aigu, du grimpereau des jardins...
Mais voici une hirondelle de rocher, à la poitrine gris-brunâtre, et un bruant zizi, petite silhouette jaune entraperçue.
Le cri d'une sittelle torchepot est bientôt couvert par celui du geai des chênes. "C'est le gendarme des forêts qui est toujours le premier à donner l'alerte en cas de danger".
La sittelle, quant à elle, peut façonner un trou d'envol pour un nid à sa mesure, avec de la boue. C'est une habile maçonne, d'où son nom de torchepot. "A la mangeoire, elle peut faire de nombreuses allées et venues, quitte à chasser les autres oiseaux, pour faire des stocks de graines dans une cachette. Elle se distingue par sa facilité à parcourir les branches la tête en bas".
LE CIRCAETE JEAN LE BLANC : UN RAPACE EN MIGRATION
Alain et Edouard attirent soudain notre attention vers un rapace qui plane au-dessus de la chapelle Saint Laurent : un circaète Jean le Blanc, que nous pouvons admirer un instant dans la longue vue, sa pâle silhouette se détachant nettement sur le ciel bleu. "Il doit être en migration. Nous en avons compté 103 hier au Fort de la Revère, haut lieu d'observation des migrations dans les Alpes Maritimes. Il a une envergure d'1,80m à 2m. Les rapaces peuvent effectuer des vols battus, grands consommateurs d'énergie, mais ils utilisent aussi les courants thermiques et le vent, qui leur permettent de planer".
Une tourterelle turque vient se percher au sommet d'un chêne. "On la reconnait aisément à son demi-collier noir. Elle a colonisé toute la France, et ne ressemble pas du tout à la tourterelle des bois, qui possède un maillage coloré gris-brun-roux, et qui est plus difficile à observer".
Tandis que la pie bavarde nous survole, nous entendons le rouge-gorge familier. "Il se déplace sur des distances très variables, en fonction de la recherche en nourriture". De longes distances parfois, comme a pu le constater l'une des participantes à la visite. "J'en ai trouvé un mort à Salernes, bagué. Renseignements pris, il avait été bagué en Estonie, 37 jours avant que je ne le trouve à Salernes".
Nous pouvons encore entendre le cri du pic épeiche, un oiseau reconnaissable à son magnifique plumage noir, blanc et rouge, ainsi que celui du pic vert, non moins caractéristique avec son habit vert et jaune, sa calotte rouge et son oeil blanc bordé de noir. Nous ne faisons que l'apercevoir, volant dans la prairie.
Pourquoi les oiseaux chante-t-ils ? "Pour séduire une femelle, certes, mais aussi pour défendre le territoire où ils trouvent leur nourriture". Un chant équivalent à un panneau "Chasse gardée".
Alors que nous poursuivons notre périple en descendant dans les bois où nous apercevons deux roitelets triple bandeau, nos guides nous font remarquer que l'"on compte plus d'espèces dans les milieux ouverts, mais que dans les milieux fermés, on rencontre plus d'espèces rares".
LE COLVERT : UN CANARD BARBOTEUR
Et nous voici au bord de la Bresque. "La ripisylve est un corridor écologique, et un lieu de reproduction pour la faune aquatique". Des colverts nous y attendent, barbotant dans l'eau vert émeraude de la rivière. Le mâle avec sa tête verte entourée d'un collier blanc, et la femelle d'un brun beaucoup plus discret. Tous deux possèdent bec jaunes, pattes rouges et un miroir bleu bordé de blanc sur les ailes. "Le dimorphisme sexuel est fréquent chez les oiseau. Les mâles sont souvent plus colorés, pour parader devant leurs compagnes. Et celles-ci, beaucoup plus ternes, ne se font pas remarquer lors de la nidification. C'est une question de survie de l'espèce. Le colvert est un canard de surface qui s'alimente à faible profondeur en basculant dans l'eau, contrairement aux canards plongeurs".
En remontant le long du mur de tuf, nous nous arrêtons devant les platanes centenaires où volettent la mésange bleue et la sittelle. Nulle trace aujourd'hui des oiseaux nicheurs - corneilles ou choucas des tours ?- qui y avaient élu domicile au printemps. "Ce pourrait bien être des choucas. On les différencie par la taille plus petite du choucas, sa nuque claire et son oeil blanc. La corneille est entièrement noire".
Retour sur la Place du Château, au stand LPO, exceptionnel avec ses documents, ses nichoirs, ses photos... La compétence et la disponibilité de ses animateurs.