La fabrication d'alumine à Gardanne est une longue histoire, qui commence en 1893. Liée à l'origine à la présence de bauxite dans le Var, c'est une industrie dangereuse et polluante : pour obtenir l'alumine, on attaque la bauxite avec de la soude, à haute température et sous pression...
Les déchets qui résultent de cette opération, appelés "boues rouges" (rouges, car ils présentent une forte concentration d'oxyde de fer), contiennent des métaux lourds et sont radioactifs. Stockés à terre jusqu'en 1963, ils sont par la suite déversés en mer au large de Cassis, dans la fosse sous-marine de Cassidaigne, grâce à une canalisation de 45 kms. Une solution encouragée à l'époque par le Commandant Jacques Yves Cousteau (1910-1997), explorateur océanographique, qui déclare ces rejets inoffensifs pour l'environnement
Et de prolongation en prolongation, les autorisations à polluer se poursuivent :" Au total, 32 millions de tonnes de boues auraient été déversées dans la Mer Méditerranée" (Le scandale des boues rouges dans le Parc National des Calanques).
En 2012, alors que le Parc National des Calanques voit le jour, Alteo utilise des filtres presse, pour séparer la partie liquide des rejets, désormais incolore mais encore toxique, et toujours déversée en mer, des résidus solides qui s'accumulent sur le site de Mange Garri, sur la commune de Bouc Bel Air, à l'air libre...
Plaintes des riverains, des pêcheurs, des écologistes, bataille d'experts : rien ne bouge.
Au fil des ans, l'usine a changé de mains : Péchiney, Alcan Canada, Rio Tinto, et dernièrement Alteo. Depuis 1989, la bauxite n'est plus extraite dans le Var, mais importée de Guinée.
Les chefs d'Etat se sont succédé, ainsi que les ministres de l'Environnement, dont certains ont renouvelé l'alerte donnée en son temps par Alain Bombard (1924-2005), biologiste, médecin, chercheur au musée océanographique de Monaco et député européen de 1981 à 1994, qui constatait : "la porte s'ouvre à toutes les pollutions industrielles massives". Corinne Lepage, Delphine Batho, Ségolène royal, tentent de se faire entendre. En vain. Tout récemment, Nicolas Hulot (actuel ministre de l'Environnement), qui passe sous silence la toxicité des rejets en mer, "demande fermement à cette entreprise de proposer des pistes de solution pour la valorisation de ces résidus". Selon une enquête de la CRIIRAD de 2014,(Mesures radiamétriques préliminaires effectuées par la CRIIRAD au niveau du site d’entreposage de boues rouges (Bauxaline) d’Alteo à Mangegarri )qui montre leur caractère radio-actif, ces" boues rouges", rebaptisées "bauxaline", "ont déjà été utilisées depuis 10 ans, comme couverture de décharges de déchets ménagers".
Bien sûr, Alteo fait du chantage à l'emploi, mais si "l'Etat soutient et a toujours soutenu les rejets", comme l'affirme José Bové, député européen depuis 2009, il s'agit surtout de protéger une industrie stratégique pour notre pays. On retrouve l'alumine dans tous les secteurs-clé : aviation, nucléaire, armement...
Olivier Dubuquoy, géographe, dénonce la pollution des "boues rouges" depuis de nombreuses années, et a créé l'association ZEA pour défendre l'océan.
le 20 juillet 2018 : le tribunal Administratif de Marseille réduit l'autorisation préfectorale de rejets des déchets de 2 ans : ils devront cesser fin décembre 2019. De plus, Alteo devra fournir une étude d'impact sanitaire et environnementale sur les rejets cumulés en mer et les résidus stockés à terre.
La bauxite utilisée à l’usine Gardanne vient de Guinée, voici un documentaire sur les conditions de vie des riverains de ces mines de Bauxite. Il faut 4 à 5 tonnes de bauxite pour obtenir 2 tonnes d’alumine et générer environs 3 tonnes de boues rouges qui finiront dans la Méditerranée et sur les collines de Mangegarri à hauteur de 300 000 tonnes par an et impacteront les riverains de Gardanne..."
Olivier Dubuquoy ASSOCIATION ZEA vient de partager une mise à jour sur la pétition Boues Rouges, ni en mer ni à terre ! Consultez la mise à jour et ajoutez un commentaire :Mise à jour sur la pétition |
Encore plus de boues rouges
Le bassin numéro 7 de la décharge de boues rouges de Mangegarri à Bouc Bel Air devrait tripler. Refusons cette pollution supplémentaire qui une fois de plus prouve que la valorisation des ces déchets toxiques est une chimère ! Nous organiserons dès janvier des réunions publiques à Bouc Bel Air et à Bayonne pour nous... |
||||
Lire la mise à jour complète |